C'est par une journée printanière d'avril de 1927 que le sort de la ville de Jerada s'est décidé.
André Brichaud, jeune belge, galopait dans la forêt de Laouinat dont le père était garde
forestier. Soudain, il aperçut un lapin tout noir. Poursuivi, ce dernier s'est réfugié dans un
fossé, étrangement noir lui aussi : c'était un gisement de charbon !
À partir de là, trois ans plus tard, la Compagnie Chérifienne marocaine du
charbon s'est constituée. Elle devait exploiter cette riche découverte.
Plusieurs puits ont été creusés avec des moyens archaïques. Les ingénieurs
français de la compagnie ont extrait des quantités énormes de combustibles.
Les années passant, l'entreprise commençait à attirer une foule de population en
quête d'un travail. Des familles, venant de toutes les régions pauvres du
Maroc, prenaient le chemin de la mine avaleuse de main d'ouvres. Le nombre de
ces familles ne cessait d'augmenter au point de former une petite ville,
baptisée Jerada.
Cette petite ville, 55 ans après, n'a pas beaucoup changé. Les mineurs et leur
famille sont toujours là. La mine aussi. Cette dernière est leur unique
ressource. Mais, c'est la Compagnie qui l'exploite qui a changé de nom. Elle
s'appelle Charbonnage du Maroc » (CDM). Jerada vit aux rythmes du chergui et
des coups de marteaux lointains qui battent à coups réguliers dans les fosses
noires .
En 1994, Jerada porte le titre de Province. L'idée de cette nouvelle identité
administrative était de doter cette ville isolée d'un appareil administratif
qui aura la principale mission » de diversifier l'activité économique, jusque
là 100 % minière.
jerada Une ville qui a vu le jour avec
l'ouverture de la mine de charbon. 75 ans d'activité. Des
années fastes avec un salaire pouvant atteindre jusqu'à 5 000
dhs. Une fortune à l'époque.
aujourd'hui, la mine est fermée.
l'argent circule peu dans cette ville ,la mort se saisit du vif, certains
mineurs sont retournés dans leur
patelin d'origine dans le sud ou à la region d'oujda les damnés de la silicose
restent : plus de travail
à la mine , plus de travail ailleurs, que vont-ils devenir ?
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